Portrait
Frédy Sacchi: de l’école à la librairie

Il a abandonné ses trois mois de vacances annuels et son confortable salaire de raitet pour se fondre dans la masse du commerce local prévôtois. Il fallait une bonne dose d’abnégation ou être un peu maso, quand on connaît l’avenir du petit négoce banlieusard. Mais il dit ne rien regretter et avoir trouvé sa voie en vendant des bouquins. Portrait d’un libraire qui ne regrette pas son investissement dans le monde de l’édition.

Par Cégé, le 03.12.2013 - Ed. 21

Frédy Sacchi est né, est originaire et a fait ses classes à Reconvilier. Formé à l’école normale de Porrentruy, il enseigne d’abord dans son village pendant trois ans. Ensuite, direction Berne, pour y passer son brevet de maître secondaire, options français, allemand, histoire et sports. Pendant trente ans, il enseignera ces quatre branches à l’école secondaire de Moutier.

Ecole: ras le bol

Mais l’évolution de l’enseignement ne l’emballe guerre. Il aurait préféré pratiquer la pédagogie plutôt que des régler des conflits, des problèmes de discipline ou subir l’ire de parents trop protecteurs de leur progéniture. Amateur de bonne lecture, il connaissait Françoise Maillat, qui pendant des années fut une experte en littérature, travailla à la librairie Van Bogaert, puis chez son successeur Borruat. A la faillite de ce dernier, il ne subsistait plus de commerce ce genre en Prévôté, d’où tentation de reprendre le flambeau à deux. Françoise jouissait d’une forte expérience dans ce domaine et en connaissait tous les rouages, si bien que l’aventure devenait possible. Sans elle, il ne se serait jamais lancé. Voilà donc notre homme qui quitte son enseignement doré et nourricier pour se lancer dans une aventure qui dure maintenant depuis onze ans. Bien sûr, Frédy Sacchi, qui n’a ni famille ni enfants, aurait pu au besoin reprendre son ancien métier en cas de pépin.

Que du bonheur

En vendant des bouquins, on ne peut se faire des salaires mirobolants, surtout à deux. Il investit alors sa caisse de retraite dans la boîte et profite de ses économies. C’est le bonheur! Il peut vivre de sa passion et ne regrette en aucun moment son ancienne vie de roillegosse. Il peut conseiller les gens, est à l’écoute de ses clients qui le lui rendent bien, et entre parfois même dans leur intimité. Les retours sont intéressants, puisqu’ils représentent plus de 90% de satisfaction. Mais il faut rester attentif à la bonne marche du commerce, et avec son associée, ils appliquent une gestion stricte. Il faut retourner les invendus dans les temps, faire de la place pour les nouveautés, surtout en temps de rentrée littéraire comme actuellement où les arrivages sont nombreux. Frédy est un très bon connaisseur de toute littérature, et maîtrise un nombre de titre impressionnant, (dixit sa collaboratrice Danièle).

Que lit un libraire?

La question pourrait se poser de savoir si Frédy n’a pas été tenté par l’écriture. Pas le temps, rétorque-t-il. Tout au plus a-t-il pondu quelques articles pour des journaux sur ses lectures. Il avoue un faible pour les romans d’Amélie Nothomb, Arditi, Schmitt, ou autre auteurs moins connus qu’il tente de découvrir. Parfois, il essaye, comme Françoise Maillat d’ailleurs, de lire trente ou quarante page d’un bouquin qu’il pourrait conseiller, ou le lira jusqu’au bout en cas d’intérêt. Il ne rechigne pas non plus à se plonger dans une BD ou feuilleter de beaux ouvrages.

Retraite et changement

L’heure d’enfiler ses cafignons a sonné pour Frédy Sacchi (et pour Françoise aussi), qui remettra une librairie en parfait état de marche avec une clientèle fidèle et satisfaite. Dès le 1er avril 2014 (ce n’est pas un poisson), deux dames reprendront les rênes de la librairie, dont notre consœur journaliste Micheline Huguelet. Bon seigneur, l’ex enseignant ne larguera pas les amarres d’une minute à l’autre. Il conseillera encore, mais à temps réduit, ses successeuses pour que la transition se fasse en douceur. Frédy pourra enfin dévorer des bouquins, prendre le temps de vivre, se promener, voyager, enfin, faire tout ce que rêve un retraité, et gageons que comme tout pensionné, il aura un emploi du temps bien chargé. Bon vent, monsieur le professeur!

Ps: Françoise Maillat étant en vacances au moment du reportage, c’est une collaboratrice, Danièle Sartori, qui figure sur les photos.


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