Réalisé par: Marc Webb
Avec: Andrew Garfield, Emma Stone, Jamie Foxx
Genre: Action, Super-héros
Distributeur : Disney
Au départ, il y avait… l’argent
Autant le dire tout de suite, le premier épisode de ce reboot ne nous avait pas spécialement enchanté. Si Marc Webb évitait la casse en termes de réalisation, le scénario de «The Amazing Spider-Man» était truffé de petits défauts, de personnages mal exploités et d’intrigues inachevées. Et pour cause: menacé de perdre la mainmise sur la franchise s’il ne produisait plus de nouveau film, le studio Sony Pictures s’était précipité de sortir de nouvelles aventures de l’homme araignée afin d’en conserver les droits (ô combien juteux: à son époque «Spider-Man 3» était le film de super-héros le plus rentable de l’histoire!). Voilà qui explique pourquoi Spider-Man s’est vu «rebooté» cinq ans seulement après le dernier volet de la trilogie signée Sam Raimi qui avait, avec «X-Men», relancé la mode des films de super-héros qui inondent actuellement nos écrans. À l’origine de cette remise à zéro des compteurs pour Spidy, nous trouvons donc une préoccupation purement et uniquement financière. Dans de telles conditions, il ne fallait pas attendre des miracles: produit, réalisé et sorti à la va-vite, «The Amazing Spider-Man» avait tout de l’entreprise purement opportuniste.
Et la suite?
Une fois la machine en marche, Sony Pictures assuré de préserver les droits pendant quelques années, nous étions curieux de voir le résultat de cette suite. Moins pressés par les délais juridiques, le studio et Marc Webb n’avaient cette fois-ci plus d’excuse. Et, comme par hasard, le résultat est meilleur. À l’histoire mal tissée du premier épisode succède une intrigue claire. Au cœur de celle-ci, on retrouve la relation entre Peter Parker (Andrew Garfield, toujours un poil trop grimaçant) et Gwen Stacy (Emma Stone, irréprochable). Personne ne s’étonnera de voir Marc Webb s’intéresser d’aussi près à une relation amoureuse. En effet, si le réalisateur s’est retrouvé à la tête de la franchise, c’est essentiellement grâce au succès de son premier film «(500) jours ensemble», une étonnante comédie romantique qui avait le mérite de dépoussiérer le genre. Développée sur le mode d’un «je t’aime, moi non plus», cette romance sonne juste, parvient à donner une ampleur aux deux personnages principaux et surpasse largement l’ennuyante relation entre Peter Parker et Mary Jane développée par Sam Raimi dans sa trilogie. C’est d’ailleurs pour se concentrer sur cette histoire que Marc Webb a décidé d’écarter les quelques scènes tournées avec Shailene Woodley, censée interprétée Mary Jane à son tour.
100% pop
Ce que les fans de la (très surestimée) trilogie de Sam Raimi reprochent le plus souvent à ce nouveau Spider-Man, c’est son ton nonchalant qu’ils considèrent incompatible avec la notion d’héroïsme. Plus léger, moins tiraillé par des questionnements existentiels poussifs, le Peter Parker/Spider-Man de Marc Webb colle pourtant beaucoup plus à l’esprit pop du personnage original. Frimeur, rigolard; dès qu’il revêt son costume, Peter Parker en fait des tonnes et n’hésite pas à provoquer ses adversaires à coups de blagues à la limite du ridicule. Génialement décomplexée, la première apparition de Spider-Man restera d’ailleurs l’un des meilleurs moments du film: après une bluffante séquence de voltige vertigineuse entre les immeubles de Manhattan, le Tisseur se lance à la poursuite du criminel russe Aleksei Sytsevich dans une scène hilarante à la limite du burlesque. Ce deuxième degré et cette absence de prise au sérieux complètement assumés sont parfaitement représentés dans la figure du méchant principal du film: Electro, incarné par un Jamie Foxx qui n’a pas peur d’écorner son image. Avec son allure exagérément dépareillée lorsqu’il n’est encore que Max Dillon et son visuel on ne peut plus kitch et flashy quand il devient Electro, ce personnage avait de quoi nous faire craindre le pire. Pourtant, loin d’être indigeste ou ridicule, Electro s’avère être un vilain particulièrement réussi. Figure pathétique par excellence, il incarne à lui seul toute l’exubérance du film. L’utilisation de son thème musical, auquel il fait lui-même référence et qui se retrouve représenté visuellement dans le combat final (il faut le voir pour le croire) n’en est qu’une preuve supplémentaire.
Marc Webb a compris une chose: Spider-Man est là pour amuser la galerie et son film ne vise pas autre chose. Dépourvu de tout cynisme ou de prétention déplacée «The Amazing Spider-Man 2» est un pur produit de divertissement de masse et se consomme comme tel. Si on apprécie particulièrement sa légèreté, son autodérision et son esprit très proche des comics books qui l’ont vu naître, on se gardera tout de même de crier au chef-d’œuvre.
Horaires:
Delémont, Lido (VF – 2D)
Lundi 05 mai 2014: 20h30
Mardi 06 mai 2014: 20h30
Mercredi 07 mai 2014: 18h00
Jeudi 08 mai 2014: 18h00
Vendredi 09 mai 2014: 21h00
Samedi 10 mai 2014: 20h30
Dimanche 11 mai 2014: 17h00
Lundi 12 mai 2014: 20h30
Tavannes, Royal (VF)
Mercredi 07 mai 2014: 20h00 (2D)
Jeudi 08 mai 2014: 20h00 (3D)
Vendredi 09 mai 2014: 20h00 (3D)
Samedi 10 mai 2014: 21h00 (3D)
Dimanche 11 mai 2014: 17h00 (3D)
Bévilard, Palace (VF)
Vendredi 23 mai 2014: 20h30 (3D)
Samedi 24 mai 2014: 20h30 (3D)
Dimanche 25 mai 2014: 16h00 (3D)
Dimanche 25 mai 2014: 20h00 (2D)