Réalisation: 5 octobre 2012
Durée: 51:53
Label: Modular Recordings
Production: Kevin Parker
Site: www.tameimpala.com
Il est bien connu que depuis la fin des années soixante, on n’a plus inventé grand-‐chose en terme de rock. Par contre, et cela se fait de plus en plus, revisiter toute une époque musicale avec ingéniosité pour lui offrir un nouveau souffle de vie donne souvent un résultat réellement délectable. C’est ce que fait à merveille Kevin Parker, tête pensante du groupe et compositeur des 12 titres proposés (13 pour la version avec bonus). Il nous prouve, l’espace de plus de 51 minutes, que rien n’est perdu, ou que l’on n’a plus rien à perdre peut-‐être, et que l’on peut encore apporter une touche personnelle à un vieux style de musique même pas mort!
Une des particularités de cet opus est qu’il a été pensé et créé entre 2010 et 2012 un peu partout dans le monde. Effectivement, Parker à l’habitude de trimbaler son matériel d’enregistrement et de faire des prises de son n’importe où, de les réunir chez lui dans son studio à Perth, en Australie, pour ensuite composer ses morceaux. Certaines ont même été faites lors de vols en avion. C’est ce qui donne certainement ce côté aérien propre à la musique de ce projet. En parlant de musique aérienne, ici, chaque chanson est un envol vers un horizon différent, fait de brume, d’arcs-‐en-‐ciel et de petits nuages tintés du rose d’un coucher de soleil, un voyage au septième ciel pour finalement atterrir vers la plage suivante qui nous re-catapulte pour un tour.
Ça commence avec «Be Above It», un unique rythme de batterie déchainé supportant une ligne de chant simple et accrocheuse soutenue par une mélodie qui se construit au fil du temps. Quoi de mieux pour débuter que de donner envie à l’auditeur de rester attentif? On repère très vite «Mind Mischief», mélange de fuzz, de synthés vaporeux et de guitares célestes pour un rendu bluffant, clairement l’un des meilleurs titres de Lonerism. Le second single «Feels Like We Only Go Backwards» est harmonieux et brut à la fois, enrobé d’une basse agréablement vagabonde, il nous berce délicatement pour nous emmener loin de la réalité, errer dans un monde de rêve, flotter dans l’illusion.
«Elephant», le premier single sorti au mois de juin, le plus incroyable des morceaux, par moment c’est presque du Stoner Rock, parfois, on a l’impression que le groupe joue une reprise du générique de Supercopter, vraiment inattendu. Pour conclure avec «Sun’s Coming Up», une fin en deux parties, la première, une balade au piano qui nous accompagne tranquillement vers la porte de sortie, la seconde, un solo psychédélique qui passe de gauche à droite de notre tête comme pour se jouer de nous, comme pour nous embrasser et nous dire au revoir.
Un gros coup de cœur pour cet album des plus diversifiés et étonnant qui raisonne inlassablement dans nos esprits une fois l’écoute achevée. Pas de couplet, ni de refrain, juste des titres arrangés autrement pour nous étonner à chaque instant.
Le mot de la fin est qu’il n’y a rien de tel que du Tame Impala pour se balader dans nos forêts ambrées d’automne.