C’est dans les années soixante que tout a commencé. Une douzaine fanatiques de ski prévôtois décide de s’en mettre plein les guiboles pendant une semaine, sous l’égide de Raymond Chevalier. Peu de gens savaient qu’il s’appelait Raymond, le Nomi! On loue une cabane à Chandolin et hop la «gueiss», c’est parti. Divers lieux furent ensuite investis, Veysonnaz, Davos Courmayeur, pour se fixer, dans les années quatre-vingt sur les hauteurs de Verbier, donc depuis trente ans. D’abord à Savoleyres, dans un chalet en haut des pistes, avec un confort spartiate et de grands dortoirs, et actuellement aux Ruinettes, lieu un peu plus confortable qui permet de réunir les familles et de regrouper certaines affinités dans des entités plus petites. C’est maintenant Stève, le fils de Nomi, qui perpétue la tradition.
Une journée au camp
Pas d’organisation militaire au camp. Le matin on se lève, heureux: normal on est vacances. Mais avec parfois ce drôle de carrousel, juste en dessous des cheveux. Ah, oui, hier soir…Au matin, un solide petit déj et déjà les premiers ont les skis ou le surf aux pieds à neuf heures, tandis que d’autres profitent encore de l’oreiller ou des effluves restantes de la soirée. A midi, on rentre manger et c’est reparti. Génial, on est en plein milieu des pistes. Une bonne douche après cette journée et c’est une nouvelle soirée qui s’annonce, jamais triste.
Ouahhh, ç’t’ambiance
Ce serait offusquer la mémoire du Nomi (décédé en 1996 à septante et un ans), que de dire que c’était un bon vivant. Le camp, c’était sa semaine, et son rire retentissait du matin au soir dans les dédalles des dortoirs, douches ou lieux communs. Souvent, il sortait un carton de chapeaux débiles dont chacun s’affublait, et l’ambiance démarrait en trombe pour se prolonger dans une euphorie dantesque. Et Nomi fils (Stève), continue sur la lancée et assure la convivialité. Ecoutez raconter «ceux qui y étaient», ils ne tariront pas d’éloges sur ces moments passés à 2’200 mètres, ni sur les fameuses soirées de jeux ou de déguisement à thème. Ces dernières années, on a vu comme sujets: fêtes de la bière, préhistorock, rital ou encore bien d’autres. Dans les classiques, on n’oubliera pas non plus la fameuse descente aux flambeaux, question de se réchauffer les muscles après le gosier.
Ouais, mais c’est pour qui?
C’est clair, il faut aimer la neige et ne pas chercher le sable chaud. A gauche, à droite, devant, derrière, tout est blanc, et en haut, le jour, souvent bleu. On trouve aux Ruinettes des adultes, des parents, des enfants, des ados, etc., de tous les niveaux de ski ou de surf. Tout le monde est à la même enseigne: on partage les tâches et les frais. Seuls, les cuisiniers (ères) sont rémunérés. Ce système permet de passer une semaine à très bon compte. Et si l’on ne buvait que du thé, on friserait presque la gratuité! Oui, il y a aussi des enfants qui bénéficient en plus de cours de ski le matin et skient l’après-midi avec les parents. On trouve donc des participants de tous les âges; même les petits enfants des premiers participants aux premiers camps. A noter, un fidèle parmi les fidèles: Mario Gallina, enfant de Moutier exilé à St-Imier qui en est à sa quarantième participation. Précisons encore que le camp du Nomi a lieu pendant la semaine blanche. Le prochain aura lieu du 9 au 16 février 2013. Vu?