Réalisé: 10 novembre 2014
Durée: 53:04
Label: Parlophone, Columbia Records
Produit par: David Gilmour, Youth, Andy Jackson & Phil Manzanera
Site: http://www.pinkfloyd.com/
La fin des haricots
Ce groupe mythique des 60’s et 70’s tire enfin sa révérence. Enfin, car cela fait plusieurs années qu’il est à l’agonie en laissant les fans dans l’attente. C’est au travers de ce nouvel album que les membres restant de Pink Floyd font leur dernier adieu au reste du monde. Une manière honorable d’offrir encore un peu d’eux-mêmes à leur public qui a longtemps dû faire preuve de patience.
Musicalement parlant
The Endless River est construit de manière assez originale. Composé de 18 titres dont un seul avec une partie chant, il s’appuie sur un ensemble de nappes très planantes qui ravira certainement ceux qui ont apprécié cette marque de fabrique Pink Floyd. Malheureusement, cela ne suffit pas. Effectivement, les interminables solos de guitares de M. Gilmour font continuellement penser à une imitation de cris de baleines en chaleur et l’ensemble, au lieu de réellement faire voyager l’auditeur, lui donne plutôt l’impression d’avoir passé une bonne heure dans un ascenseur. Cela provient peut-être du fait qu’une grande partie des morceaux sont issus de leur dernière session en studio pour The Division Bell en 1994. C’est-à-dire qu’ils ont repris ce qui n’avait pas été gardé à l’époque, réenregistré le tout 20 ans plus tard afin d’y donner une touche un peu plus actuelle et l’ont enrobé de quelques garnitures musicales du moment. On comprend peut-être un peu mieux pourquoi la sauce ne prend pas.
Cependant, l’inconditionnel du groupe réussira certainement à apprécier cet album. Par contre, le novice risque d’avoir un peu plus de mal, car la finalité manque d’âme et de consistance. Tout ce disque fait remarquer ô combien les musiciens sont vidés et n’est malheureusement pas représentatif de leur talent. Ne vous attendez pas à ressentir l’émotion procurée à l’époque par Another Brick In The Wall.
Financièrement parlant
Heureusement, l’heure de la retraite a enfin sonnée pour les derniers survivants du groupe. Cependant, en vue de l’immensité marketing qui a été mise en place pour la sortie de ce disque, c’est à se demander si Gilmour et compagnie n’ont pas suffisamment cotisé leur AVS. Le fait d’être entré dans l’histoire ne justifie pas, pour une formation qui a déjà vendu plus de 250 millions d’albums à travers le monde, de ruiner ses auditeurs en s’associant avec des plateformes de téléchargement qui vont rééditer et revendre le fruit de leur carrière au prix fort.
Dommage
Finalement, comme bon nombre de groupes qui ont fait leurs preuves à l’époque durant laquelle la musique s’écoutait encore avec attention et non pas uniquement d’une oreille, Pink Floyd a quelque peu mal vieilli. De plus, il est triste de constater qu’avec le temps, ce genre de groupes ne fait plus de musique, mais du business.