A l’heure où chaque habitant de Moutier prend un repos bien mérité accompagné de quelques Imodium et Alka Seltzer, c’est le moment de dresser le bilan de cette 21e Braderie Prévôtoise, placée sous le signe du Portugal. Bilan contrasté, s’il en est, puisque entre les tempêtes de grêle, les chutes d’ex-stars de la chanson et les brevets de quelques-unes de nos stars locales, on peut dire qu’on n’a pas eu le temps de s’ennuyer cette année. Par chance, votre Petit Jurassien, qui a peut être la gueule de bois en ce lundi de braderie, mais en tout cas pas la langue de bois, vous dévoile tout ce que vous n’avez pas vu durant ce week-end et que les autres ne vous raconteront pas.
Des chiffres et des lettres
Pour tous les fans de statistiques, la braderie c’est avant tout des chiffres. Et des chiffres ou plutôt «du» chiffre, il y en a eu ce week-end! Pas moins de 35’000 personnes ont foulé les pavés prévôtois durant toute la manifestation. 35’000 personnes, dont 10’000 entrées payantes, ce qui, si on enlève tous les bradeurs et autres bénévoles, laisse encore une bonne marge aux privilégiés qui sont rentrés à l’œil. Mais 35’000 personnes, c’est également 1’200 personnes de moins qu’il y a deux ans, la faute au vendredi et à son temps d’apocalypse sans doute. Ou à Jean-Luc Lahaye? Patience on en parle tout de suite…
Mais la braderie c’est aussi, dans le désordre et de manière non-exhaustive, 2’800 «crêpes scouts» ainsi que 5’200 sourires selon Fouine, un des responsables du stand Perceval. C’est également 200 kg de citrons verts et 100 litres de cachaça pour la fabrication de la célèbre caipirinha du stand de la coopération. C’est aussi plus de 200 pavés de bœuf chez les jeunes sauvages de la rue du Moulin. Mais c’est surtout 13’456 rires d’enfants et 187’943 litres de bière. En résumé, 54 heures de pur bonheur.
Les bravos et les ratés
Vous avez de la chance car, votre journal préféré vous donne, en exclusivité, sa liste des bravos du week-end mais surtout celle des plus beaux flops!
Et on commence avec du positif et l’annonce de la victoire du Basket Club Moutier au concours du stand le mieux décoré. Devenu un incontournable de la fête depuis quelques années, le stand du BCM voit ses efforts récompensés cette année grâce à un stand plus vaste, un menu plus élaboré et une équipe autant efficace sur un terrain de basket que derrière un bar. Ils auront donc leur emplacement offert dans deux ans.
Un autre grand bravo pour la communauté portugaise de Moutier qui, grâce à ses musiques entraînantes et ses florilèges de costumes colorés, a illuminé les rues de la cité prévôtoise durant tout le week-end, même si, il faut le reconnaître, ils n’ont pas su totalement remplacer nos bonnes vieilles cliques qui nous ont manqué.
Passons au flop à présent avec, sans doute, le plus gros du week-end, selon moi, la prestation du chanteur Jean-Luc Lahaye qui a définitivement prouvé, si ce n’était pas déjà fait, qu’il n’a plus rien à faire sur une scène. D’ailleurs il l’a probablement compris tout seul à la fin de son concert puisque, sûrement habitué aux scènes cent fois plus grandes qui sont censées accueillir les immenses stars telles que lui, il n’a visiblement pas vu le bout de la nôtre et à fini dans le public avec un hématome et un ongle cassé. Après avoir plombé l’ambiance du samedi soir, il a quand même réussi à faire sourire quelques-uns d’entre nous.
Ce qu’il y a de pire qu’une ex-star pathétique sur le retour, c’est sans doute une ex-star pathétique sur le retour… avec un ongle cassé…
Un autre joli flop du week-end, mais de la municipalité cette fois qui, bien inspirée, a prévenu les habitants du centre ville, assez à l’avance, qu’il serait interdit de stationner dans les rues du centre à partir de jeudi matin et que tout véhicule contrevenant serait embarqué. Mais qui, par contre, a complètement oublié de distribuer des entrées gratuites aux résidents. Après le coup du «payer pour parquer devant chez soi», voilà celui du «payer pour rentrer chez soi»… En temps de crises, il n’y a pas de petites économies…
Une belle cuvée, fodes!
Loin de moi l’idée de vouloir jouer au grognon et éternel mécontent, cette 21e édition restera comme une très belle cuvée. Entre pluie et soleil, chaud et froid, elle aura su contenter tout le monde et c’est surtout ça qu’il faut retenir. Ce sont aussi ces hauts et ces bas qui font de notre braderie un évènement à chaque fois inoubliable et qui nous font l’aimer et l’attendre plus encore d’édition en édition.