Comme une odeur de…
Les canaux médiatiques font bien leur boulot. Dans la matinée de jeudi, pour peu qu’on soit connecté, impossible de passer à côté de l’info. Un verre de sirop à la main, le téléphone dans l’autre, un petit coup d’œil sur les messages tout en approchant gentiment le verre de nos lèvres… STOP, attention danger! Pfiou, le drame a été évité. On se débarrasse du verre empoisonné et on renifle le robinet. Y’a comme une odeur de…
TEDMS
Le pire étant évité, il faut trouver des alternatives. Pour les plus chanceux (ou les plus connectés), un petit détour dans l’heure à la Migros/Coop/Denner pour se ravitailler en or bleu. En effet, grâce à nos bonnes gens payées par l’État (omni)présent sur le groupe «T’es de Moutier si», on est assuré que l’info sera relayée. Que ce soit avant, pendant et (peut-être) après le temps de travail, on peut compter sur elles! Par contre pour les aïeux qui ne sont pas présents sur ce dit groupe, il faut tomber sur le bon moment de diffusion radio ou sortir pour rencontrer des concitoyens. Parce que oui, le principal sujet de conversations de ces 120h c’était le caca-dans-l’eau-qu’on-boit. Y’a pas à dire, y’a de la vie en Prévôté.
C’é ki kiva payer???
L’instant de panique étant passé, des voix commencent à s’élever sur le sujet, notamment contre les recommandations du conseil municipal: «Et l eau qu on tire nous sera facturé?? (sic)», «C’est qui qui paye l’eau qu’on va tirer pour purger? (sic)» ou encore «Mais pour se doucher, il n’y a pas de souci? Juste pour être sûre (sic)». Mais heureusement que certains prennent le moment avec philosophie: «Est-ce qu’avec du pastis l’eau est plus potable que sans?». M’enfin, plutôt que de féliciter la rapidité d’action pour les mesures à prendre, il est malheureux de constater que le réflexe du porte-monnaie soit ce qui prime dans la bouche des gens. Aïe aïe aïe « mercor ergo sum« .
Prosper le purineur
D’ailleurs, il faut à présent trouver un bouc émissaire ou, devrait-on dire, un sanglierudcmontagnard responsable de ce bazar. Alors que la suspicion concernant la pollution n’a pas bougé d’un poil, les braves paysans sont directement montrés du doigt. Il serait même probable que le pilori soit monté au centre-ville pour y accueillir un «Prosper». Tomates et poissons pourris à profusion direction la tronche de ce pauvre bougre. Peut-être qu’un courageux pourrait dire: «Euh les gars, pas sûr que ça soit dû au purin, on n’a pas d’info claire là-dessus.»
Des réserves
Enfin, tout est rentré dans l’ordre. Les robinets coulent à flots, les magasins gèrent les stocks d’eau en bouteille commandés pour l’occasion, et on sort enfin plus propre de la douche qu’en y rentrant. On peut boire son pastis par temps bleu et cuire ses pâtes sans craindre une odeur de ferme. Cette petite crise de l’eau potable fait écho à un message qu’un certain André «HommeBlatte» avait prononcé en avril 2014. Message qui a été fortement critiqué par les médias, peu étonnant en sachant l’habitude de ces derniers face au travail de ce premier.
Bref voilà ce que disait cet homme: «L’important, c’est l’eau. L’eau non gazéifiée. J’en ai 30 ou 40 six packs de bouteilles en plus d’une citerne à eau. Une personne a besoin d’au minimum huit litres d’eau par jour pour boire, cuire et laver. Imaginez ce dont a besoin une famille pour tenir quelques jours» disait-il.
André «HommeBlatte» aimerait bien que son exemple serve aux citoyens: «Peut-être n’est-il pas inutile de dire aux gens qu’il est bon d’avoir quelques réserves pour un cas d’urgence à la maison».
ABE, salut!