Les échecs, un jeu d’origine indo-persane et introduit en Europe à partir du Xe siècle est l’un des jeux de réflexion les plus populaires qui soit. Il oppose deux joueurs de part et d’autre d’un plateau de soixante-quatre cases claires et foncées (appelé tablier ou échiquier). Ils jouent à tour de rôle (on ne peut pas passer son tour) en déplaçant l’une de leurs seize pièces. Chaque joueur possède au départ un roi, une dame, deux tours, deux fous, deux cavaliers et huit pions. Le but est d’infliger à son adversaire un échec et mat, soit la capture du roi adverse. Les clairs commencent toujours la partie qui ne peut se terminer par un match nul.
L’Open du Jura
Il y a une dizaine d’années, on organisait un tournoi local d’échecs sur sept samedis, organisation lourde qui a donné naissance à un Open régional au niveau jurassien (Jura nord et sud) dont la fédération compte six membres (FJE, Fédération jurassienne d’échecs, créée en 1998) et associe chaque année l’un des clubs-membres à l’organisation. Cette année, ce sera Moutier. C’est donc sur trois jours, chaque année, un week-end vers fin novembre qu’il se déroule. Il comprend cinq rondes: une le vendredi soir, deux le samedi et deux le dimanche. La cadence est de 90 minutes pour les 36 premiers coups, puis 30 minutes pour le reste de la partie. Il compte pour les listes de classement suisse et international. Les participants sont de tous âges (10 à 80 ans)! La participation est très relevée avec des joueurs (environ cent vingt) venus de Suisse, surtout de Suisse romande, et une bonne dizaine de l’étranger, France, Allemagne et pays de l’Est. Ces derniers viennent plutôt pour gagner de l’argent, car les premières places sont dotées de prix en espèce. C’est aussi à cette occasion que seront nommés une championne et un champion jurassien, ainsi que les titres juniors et écoliers.
Eclairage pour spécialistes
Laissons la parole à Gilles Droux, de Belprahon, président du comité d’organisation de l’Open du Jura: «Dans un tournoi comme celui-ci, qui réunit une centaine de joueurs à départager en cinq rondes, la difficulté est de décider à chaque ronde comment les joueurs seront appariés. La méthode utilisée s’appelle le «Système Suisse»: en voici les grandes lignes. Pour la première ronde, on part du classement des joueurs. Tous les joueurs de compétition sont classés dans des listes nationales et internationales selon un système rappelant un peu celui que l’ATP utilise pour les joueurs de tennis. Pour les joueurs d’Echecs, il s’agit du système ELO, du nom de son inventeur. Chaque joueur a donc au départ du tournoi un certain nombre de points ELO: plus il a de points et plus il est supposé être fort. Le champion du Monde est aux environs de 2800, les meilleurs joueurs suisses autour de 2600, les bons joueurs de clubs entre 1900 et 2000, les joueurs de clubs ordinaires entre 1500 et 1700. On classe donc les participants par points ELO décroissants, puis on divise la liste en deux parties et l’on fait jouer la première moitié contre la seconde.
Ainsi le meilleur joueur du tournoi jouera sa première ronde contre le meilleur joueur de la seconde moitié du classement et ainsi de suite. Pour les rondes suivantes, le principe est simple (mais la pratique nettement plus compliquée): chaque joueur joue en principe contre un adversaire qui a le même nombre de points que lui. Ainsi à la 2ème ronde, les joueurs qui ont gagné à la première jouent entre eux. Avec ce système le nombre de joueurs ayant le maximum de points possibles diminue à chaque ronde (au moins de moitié). Après cinq rondes, il peut néanmoins rester des ex-aequo: ils sont départagés par des systèmes malheureusement trop longs à décrire ici, mais que l’on trouve facilement sur Internet. Aujourd’hui, ces opérations sont réalisées par ordinateur: la machine crée les appariements à chaque ronde (ce qui évite les accusations de favoritisme qui pourraient apparaitre en cas d’appariements par des humains) et calcule automatiquement les classements après chaque ronde. Les programmes qui réalisent ces opérations doivent naturellement être homologués par les fédérations nationales et internationales. Celui qui est utilisé pour l’Open du Jura a été développé par un membre de notre Club: Bruno Lachausse de Courrendlin. C’est un gros travail: de nombreux cas complexes doivent être prévus».
10e Open international d’échecs du Jura: Moutier, Sociét’halle, du 16 au 18 novembre 2012. Les intéressés sont les bienvenus.