Avant toutes choses, aux oubliettes le vétuste terme «avortement», qui n’est plus utilisé dans le milieu médical, auquel on préfère celui d’ «interruption de grossesse».
Au niveau administratif
Prévue à l’Article 119 du Code Pénal Suisse, une interruption de grossesse est non punissable, donc légale, si elle est pratiquée au cours des 12 premières semaines d’aménorrhées, comprenez sans règles, par un médecin habilité à exercer sa profession, c’est-à-dire un gynécologue. Ce dernier doit au préalable s’entretenir lui-même de manière approfondie avec la femme enceinte afin de la conseiller.
C’est à ce moment-là que la collaboration avec un Centre de santé sexuelle peut s’avérer essentielle. Si le médecin perçoit une quelconque ambivalence, incertitude ou angoisse dans la décision de sa patiente, une réunion sera organisée avec une conseillère. Et c’est ensuite cette dernière, après discussion, qui appréciera si la femme enceinte a fait son choix de manière libre et éclairée.
Lorsque le délai des 12 semaines est dépassé, le choix ne dépendra plus uniquement de la femme enceinte, une discussion et une évaluation de la situation seront menées par plusieurs professionnels de la santé, ainsi qu’un avis auprès d’une commission d’éthique pourra être sollicité.
Au niveau médical: deux méthodes
La méthode médicamenteuse pourra être utilisée si la grossesse est inférieure à 60 jours d’aménorrhée, comprenez sans règles. La femme recevra une pilule qui va interrompre sa grossesse, puis dans une deuxième phase elle va expulser l’oeuf sous l’influence d’une prostaglandine.
La méthode chirurgicale sera effectuée sous anesthésie complète par un médecin gynécologue en milieu hospitalier de manière ambulatoire. L’intervention consistera en un curetage. La femme débute immédiatement un nouveau cycle menstruel.
Au niveau financier
Malgré les véhémences de certains, l’IVG est prise en charge par les caisses maladies. Son coût varie entre 700 CHF pour la méthode médicamenteuse et peut aller jusqu’à 3’000 CHF pour une intervention chirurgicale.
Au niveau psychologique
Tout au long de la procédure, les Centres de santé sexuelle sont disponibles pour apporter des conseils d’ordre psychologique, social, juridique ou financier, ainsi que du soutien, intégralement gratuits et confidentiels.
«Il s’agit pour nous d’améliorer la qualité du vécu de la femme durant ce processus. L’IVG est une décision difficile et douloureuse, mais qui n’amène pas forcément à des séquelles psychologiques si la femme a été bien prise en charge et si elle a fait le choix elle-même, sans influence», explique Mari-Celi Boillat. «Nous étudions ensemble toutes les options et essayons de trouver des solutions, dans le meilleur intérêt de la santé de la femme et envisageons la qualité de vie qui serait offerte à un futur enfant».
Des interruptions de grossesse sont pratiquées à l’hôpital du Jura bernois, sur les sites de Moutier et Saint-Imier. Le Centre de santé sexuelle travaille en étroite collaboration avec les gynécologues de la région et une collaboration accrue s’est constituée avec les Dr Etter, Samim, Kashef, Linh, et Mogenet-Bouhassane.