D’où qu’ils viennent?
Dans la région, pas de crime organisé, pas de pègre (quoiqu’avec les amateurs de cuivre…) mais des rochers et des sentiers pédestres parmi les cailloux. Ces lieux nécessitants une attention particulière pour s’y déplacer ne pardonnent pas le faux pas. C’est d’ailleurs dans l’idée d’éviter des situations problématiques que la colonne de secours est née. Aux environs de 1960 Willy Zimmerman, membres du Club Alpin suisse (CAS), chef de la colonne de secours du Raimeux de cette époque, et une bande de copain décidèrent de s’entraider s’ils se coinçaient par mésaventure dans les rochers alentours. Même si c’était mieux avant, les voies à travers la rocaille étaient moins sûres. Equipés de matériel rudimentaire que le CAS voulait bien leur fournir, ils partaient décoincer le copain qui s’était dit après quelques verres «Ben, j’me frais bien la p’tite arête c’soir» ou celui connu pour mettre le pied il ne fallait pas et patatras.
Mais ça, c’était avant
A présent, la Colonne de secours met ses compétences au service de chacun. Surtout pour ceux qui ont deux pieds gauches en montant les plateformes du Raimeux ou bien du parapentiste amoureux des conifères. Dans des cas plus compliqués, par exemple un véhicule sur tombé dans la pente de la route du Graitery, ils interviennent aux côtés des pompiers, des forces de police et parfois même de la REGA. Nos sauveteurs, bien que passionnés dans les domaines de la corde et la grimpe, sont de tous horizons: infirmier, technicien, ingénieur, ambulancier, étudiants etc. «Nous sommes environ vingt-cinq dont dix qui constituent un noyau. Si l’intervention nécessite peu de ressource, quatre personnes se partage une sorte de piquet» explique Nicolas Vez actuel chef du poste de secours de Moutier et bénévole.
Sauver une vie n’a pas de prix
Le bénévolat à l’état pur. Les sauveteurs de la colonne de secours ne reçoivent pas un denier ni même un jeton de présence pour les interventions de jours comme de nuit. Lorsqu’ils quittent leurs places de travail, pas de dédommagement, pas d’APG, rien. Non pas rien, des heures à rattraper. Donc, ne faites pas exprès de décoller en aile-delta pendant Lothar, avec deux pour-mille et finir en cochon pendu au-dessus de la Birse. Y’a des gens qui bossent, arrêtez vos conneries, mer**!
Être prêt
Être sauveteur, cela ne s’improvise pas. Il n’est pas évident de sauver un randonneur maintenu par les sangles de son sac à dos le long d’une paroi ni même de décrocher un homme-oiseau-delta au-dessus de la Birse. Entraînements et formations sont nécessaires pour agir en conséquence. Les interventions sont imprévues, évidemment, et donc les situations sont insolites: neige, vent, brouillard, au soleil, sous la pluie, à midi ou à minuit. La bonne humeur et l’esprit taquin lors des entraînements sont remplacés par la rigueur et l’esprit alpin pendant les interventions. Les formations sur les bases médicales, la manipulation et l’utilisation du matériel sont essentielles pour être prêt. La colonne de secours se perfectionne également dans le sauvetage en milieu urbain, par exemple dans l’évacuation d’un grutier mal en point tester lors d’exercices.
Si vous êtes intéressé à suivre une formation de prévention et à vous sentir à l’aise en tant que futur grimpeur, voir même déclencher chez vous une envie de rejoindre leur rang, rendez-vous sur le site.
Projecteur et héros
Du coup, notre projecteur près de la gare ne sert pas à appeler ces «super-héros», non. C’est un mensonge, Moutier ne se compare pas à Gotham. Mais en même temps, ces super-héros ont quelques choses de bien helvétique vous ne trouvez pas? Pas de véhicule affilié à leur «couleur», pas de costume, pas de projecteur pour les appeler, ni de gadget et rien de véritablement ostentatoire. Ils interviennent pour nous sauver en toute discrétion et humilité. C’est leur bénévolat le plus total qui les érige en véritable héros.