DJ Hardstyle
Un classique de chez classique. Il est aux fêtes nocturnes ce que la tour Eiffel est à Paris: un incontournable. Avec sa veste bomber, sa casquette à tête de mort et sa canette d’energy drink à la main, on le repère de loin. Autre signe distinctif: il a généralement les idées aussi courtes que ses cheveux. Un peu facho sur les bords, il ne connaît cependant rien à la politique. Il sait juste que les étrangers, il y en a trop et que ça le fait chier. Il a le teint blafard à force de passer toutes ses soirées dans les boîtes depuis qu’il a 14 ans… à moins qu’il ne s’agisse d’un effet secondaire des petites pilules qu’il a l’habitude de gober. Quoi qu’il en soit, ce n’est certainement pas son pèlerinage annuel en Hollande qui lui fait prendre des couleurs.
DJ Minimal
Depuis la fin des années 2000, nous avons observé une importante mutation d’une bonne partie des DJs Hardstyle. Certainement lassés par les soirées dans lesquelles ils ne pouvaient rencontrer que des matrones de la vallée – éventuellement du Gros-de-Vaud ou du Valais, ils ont dû se dire qu’il était temps de jouer la carte du raffiné. C’est ainsi qu’il se sont peu à peu «hipsterisés». Ils ont donc troqué la bomber, les grosses basses qui tachent et les petites pilules contre des décotés masculins, un son minimaliste et de la poudre blanche. Forcément, leur capitale s’est également vue remplacée. Adieu Rotterdam, bonjour Berlin!
DJ Tecktonik
Alors lui, il fallait être vif pour le voir passer! Le plus cruel dans l’histoire, c’est que lui même a loupé la coche; en tentant de réaliser une figure tecktonienne d’anthologie, le pauvre s’est foulé la cheville. Comble du malheur: le temps qu’il se remette de son petit bobo, la mode éclair de la Tecktonik était déjà passée. Difficile de vous proposer une description plus précise. En effet, nous nous sommes tous efforcés de supprimer ces odieux souvenirs de notre mémoire.
DJ latino bimbo
Lui, c’est le gars aux muscles saillants et au teint travaillé aux UV qui est toujours entouré de 3 bimbos en string sur ses flyers. Vous ne vous vous êtes jamais demandés quel graphiste pouvait faire preuve d’autant de mauvais goût? Sérieusement; des palmiers, un soleil couchant, des toucans, un drapeau brésilien et des femmes à moitié à poil… pour des soirées reggaeton à Moutier? Il y en a qui n’ont peur de rien.
Mais passons, «DJ latino bimbo», dont la cote de popularité est proportionnelle au nombre de déboires qu’il a eu avec la justice, c’est le roi du toum ka toum ka toum, des soirées ensoleillées, celles qui sentent la capirinha, là où ces dames se rendent pour «booty shaker». Bon, ça c’est sur le papier, parce que très souvent, ça sent surtout la vieille transpiration et la majorité du public est composée de vautours venus se rincer l’œil sans consommer.
Les 3 «ard»
DJ ringard
Le petit chouchou des piliers de bistro. Depuis 1983, il n’a plus acheté de CD. En boucle, il passe «Les Lacs du Connemara», «Les Démons de Minuit», «J’irai siffler sur la colline», «Capitaine Flamme», «Allumer le feu», quelques chansons paillardes et les souillassent chantent à tue-tête en tapant du pied. L’avantage, c’est que ces dernières boivent tellement que le lendemain, elles ont tout oublié. Du coup, chaque week-end, elles remettent ça et ont à nouveau l’impression de vivre la meilleure soirée de leur vie. C’est ce qu’on appelle l’effet poisson rouge.
DJ flemmard
Lui, c’est le DJ qui souhaite avoir le beurre et l’argent du beurre. En gros, il veut choisir la musique ET profiter de la soirée en buvant des coups avec ses potes. Pour ce faire, il se contente de balancer une playlist préparée à l’avance via son iPod et demande à ce que le gérant lui offre ses consommations.
DJ connard
Le meilleur pour la fin: celui qui se croit tout permis parce qu’il est derrière les platines; le DJ auquel on va faire une «request» et qui nous regarde avec un grand sourire mais qui ne la passera jamais. Généralement, après avoir dansé 30 minutes sous ses yeux pour lui montrer qu’on participait à sa soirée, on va lui rappeler le titre qu’on avait demandé et il nous sort un «ouais mais tu vois, c’est pas le bon moment là, ça sera pas dans la vibe, ça cassera mon set.»