Quoi? T’as aimé la braderie?
Ouais mais tu y étais au moins?
Franchement, si tu veux mon avis, même si tu ne le veux pas j’te le donne quand même, le thème était pourri.
Non mais, la Suisse, sérieux c’est quoi ce manque d’ouverture!
Pis la Marie-Thérèse, ils auraient pu faire venir quelqu’un de mieux comme… ben j’sais pas mais ils auraient dû, quoi!
Pis l’temps? T’as vu l’temps qui fait? Commence à me taper sur le système cette météo à annoncer ciel couvert et la, regarde grand soleil! On se moque de nous j’te dis!
Ah ouais! T’as vu dimanche, à Berthoud, ils ont fait un ramdam pour des bonhommes en culotte qui se font pouet-pouet dans le sable.
Quoi! T’étais là-bas? Ouais mais faut arrêter avec ces bourbines maintenant. On peut pas une fois montrer les prouesses des romands, une fois hein? Chais pas… au foot par exemple… enfin j’en sais rien moi.
J’suis pas programmateur télé,
J’suis pas le bonhomme météo,
J’suis pas lutteur à la culotte,
Mais je suis…
(Ouais mais j’ai été malade…)
Ouais mais!
Avez-vous déjà essayé d’argumenter contre un Plaignou? Difficile de s’en sortir tant il manie bien sa botte secrète. Un coup par-ci un estoc par-là et vous avez vite fait de vous retrouver piqué par des «non mais», «ouais mais» ou «mais tu sais». Si vous vous êtes fait toucher par ses mots, alors la bataille est perdue. Rien de sert de résister, vous devrez subir sa mauvaise humeur. Mais si n’était que ça, ça irait encore. Quelque chose de pire peut vous arriver… on ne vous l’a pas dit, le Plaignou est contagieux!
Le Plaignou ça se trouve où?
N’importe où, n’importe quand et les plus sournois se cachent parmi votre entourage. La contagion se fait rapidement et un homme peut se transformer en une matinée tout dépend de la force avec laquelle le Plaignou geint, pleurniche, gémit ou couine face votre ami croisé quelques heures plus tôt. Mise à part ces cas rares, on le trouve principalement au bar, accoudé à sa place habituelle, lorgnant une oreille potentiellement attentive pour y déverser son fiel. Ou alors, au café, aux 9h avec sa salopette usée, lisant un canard orange. Avec son interprétation grincheuse, il fait la lecture des articles à toute la tablée. Ou encore, assez peu commun mais virulent, le gars, à 4h du matin qui te dit «AH! Y’a deux ans, j’me souviens qu’on me servait encore à bouffer à ce stand! Baaahhh vous êtes plus comme avant et c’est un scandale! Et d’ailleurs, c’était mieux avant!»
Comment l’éviter?
Voici quelques techniques qui ont fait leurs preuves:
- Ne jamais lui répondre, le laisser causer. Ces «ouais mais» resteront aux placards si vous ne lui proposez pas un terrain où il pourrait les utiliser.
- Il trouvera toujours une bonne excuse pour se justifier. Acquiescez, allez dans son sens. Soit il arrêtera son discours parce qu’il sait qu’il ne pourra pas vous atteindre. Ou alors, il trouvera un semblant de bonne humeur temporaire parce que quelqu’un est d’accord avec lui.
- Si vous êtes assez habile, utilisez sa botte secrète contre lui en retournant ses arguments. Infaillible.
- Si vous connaissez un Plaignou des beaux jours comme des mauvais, ne l’approchez pas (ben ouais quoi…)
- Attention pour les contre-plaignous expérimentés. Lui mettre une chasse des 500 diables à lui faire tomber ses pellicules et les miettes de croissant coincées dans sa moustache.