Le journal devient «Le Petit Jurassien» en janvier 1903. C’est le premier quotidien édité à Moutier. Composé de quatre pages, il paraît même le dimanche. L’abonnement annuel est au prix de CHF 10.–. Cette année là, un autre monument de la Prévôté verra également le jour: le moine du Chicago.
Avant cela, nos ancêtres connaissaient cette feuille de chou en temps que «Feuille d’avis du Jura». Celle-ci a été fondée en 1891 par Adolphe Imhoff et paraissait à l’époque tous les mercredis et samedis.
Rebondissements à la jurassienne!
Le 9 mars 1915, le Conseil Fédéral supprime pour deux mois la parution du «Petit Jurassien». Il lui est reproché d’avoir publié, sous la signature de son journaliste Léon Froidevaux, des articles critiquant la neutralité suisse. Futé, le rédacteur en chef le fera paraître ce jour-là sans titre. Le jour d’après il sera titré «Petit Rauracien» et le suivant «Drapeau Jurassiens», avant de ressusciter le 24 mai de la même année. Vous suivez?
Ce même Léon Froidevaux, encore lui, sera limogé et condamné en 1916 pour avoir osé écrire que nos soldats couvraient la frontière sans cartouches. On avait déjà pas sa langue dans sa poche au «P’tit Ju»! Et on y était même avant-gardiste puisque depuis 1915 le journal est le porte-drapeau du séparatisme jurassien. Déjà cette question jurassienne qui pointait le bout de son nez, bien avant la création du canton en 1979.
Oscar Robert
En 1918, les rênes seront reprises par Oscar Robert. La grippe espagnole fait elle son apparition dans nos contrées. «Le Petit Jurassien est votre journal, chers Prévôtois. Il est à votre service. Il travaille pour vous. Il veille à vos intérêts. Il propage et défend vos idées. Tous les jours il rend compte de ce qui se passe chez nous et au dehors. Il est vraiment, et il veut l’être, le confident de vos joies et de vos peines, le soutien et l’animateur de notre vie publique», nous dis M. Robert dans le numéro spécial du 50e anniversaire, en 1941.
Yolande et Maurice
Nous avons retrouvé au home de l’Oréade à Moutier, une ancienne livreuse du journal. Mme Yolande Monnerat, aujourd’hui âgée de 87 ans, faisait tous les jours sa tournée à Perrefitte avec ses frères et sœurs lorsqu’elle avait dix ans. Elle gagnait pour cela 15 fr. par mois. Les abonnés, eux, payait leur abonnement une vingtaine de francs. Mme Monnerat a retrouvé Maurice au home, son voisin et ami d’enfance à qui elle livrait son journal à l’époque.
Quatres pages bien remplies
Le contenu du journal était simple. Les nouvelles étrangères, les nouvelles fédérales et les nouvelles cantonales et la chronique jurassienne. Il était aussi égayé par des publicités, en particulier pour les bals dansants du week-end, des petites annonces payantes et le fameux feuilleton en plusieurs épisodes. On y trouvait également des offres d’emploi, car à l’époque il y’avait du boulot!
Fusion
Encore un changement de nom va augurer la troisième phase d’existence de l’imprimé. Dès le 11 février 1949 il se nommera «Tribune Jurassienne». Le mot «petit» ne correspondant plus aux valeurs du journal, qui voulait grandir et surtout survivre. L’abonnement est à présent à CHF 25.–. En juin 1956, la publicité locale étant malheureusement insuffisante pour faire vivre un quotidien, elle fusionne avec le Journal du Jura. Le papier biennois, désormais enrichi de nos pages, continue à paraître en Prévôté, sous le titre de «Tribune Jurassienne». Max Robert, le fils, en reste le rédacteur pour la Prévôté, suivant assidûment l’actualité locale, avec son penchant naturel pour tout ce qui touche à la culture et aux arts.
Le temps a passé, les appellations se sont succédées, mais l’ensemble n’a finalement pas beaucoup changé.
La fin du journal
Les tribulations du «Petit Jurassien» s’achevèrent en 1974 lorsque Max, peu enclin à la mentalité et à la politique biennoise s’en émancipa pour fonder une nouvelle feuille d’avis, «L’Optique Jurassienne». Le premier numéro sortit le vendredi 11 janvier et coutait 50 centimes.
Ainsi s’arrêta l’histoire… Enfin, jusqu’à il y’a 3 mois!
On s’abonne à toute époque au Petit Jurassien
Passionné d’histoire, notre nouveau rédacteur en chef, Stéphane Geiser, a souhaité relancer un journal qui n’existait plus. Et ce «P’tit Ju» ça sonne quand même bien! Le notre repose sur 5 piliers: une actualité décalée, une présentation de découverte afin de mettre en avant de sacrés énergumènes, les bonnes tables de la région, un agenda et les modules annexes avec les petites annonces, les carnets de voyage et le coin du Schnapou. Et nous, nous sommes gratuits!
L’histoire ne s’invente pas, mais elle peut parfois se réécrire. Il a fallu pour cela fouiller sur la toile et dans les toiles d’araignées du Musée du Tour automatique pour se rendre compte que tout ne concordait pas si bien que ça et se livrer à quelques calculs savants, pour finalement arriver à des annales qui tiennent la route.
Et ce qu’il y’a de chouette avec les mémoires, c’est qu’elles peuvent toujours être étoffées, alors n’hésitez pas à amener votre pierre à l’édifice!
On l’aime notre «P’tit Ju»!
Retrouvez toutes les archives (de 1894 à 1974) au Musée du Tour automatique >>> www.museedutour.ch
.Les tribulations du «Petit Jurassien» s’achevèrent en 1974 lorsque Max, peu enclin à la mentalité et à la politique biennoise s’en émancipa pour fonder une nouvelle feuille d’avis, «L’Optique Jurassienne». Le premier numéro sortit le vendredi 11 janvier et coutait 50 centimes
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L’OPTIQUE JURASSIENNE n’a pas été fondée par mon ami MAX, mais par moi-même :MARCEL IMHOFF Dont acte !