Fidèle, Google est là pour nous à chaque heure du jour ou de la nuit. Tous les jours, nous lui confions nos problèmes et lui faisons part de nos doutes, de nos craintes. Du diagnostique médical à l’horaire du bus, tous les chemins mènent à Google. Cette précieuse aide à néanmoins un prix. Google n’oublie pas. Jamais. Et il ne faut pas faire semblant de ne pas savoir, c’est marqué dans la charte d’utilisateur au fond à gauche. Une fois rassemblées, les milliers de données que l’on sème au fil kilomètres de scroll parcourus à bout de pouce permettent de mettre en lumière des tendances, des habitudes de consommation ou des profils d’utilisateurs. Pour cela, pas besoin des puissants serveurs de Langley, une application suffit: Google Trend. Comme son doux nom l’indique, l’application permet de s’amuser avec les 3,3 milliard de requêtes Google faites chaques jours. C’est pas compliqué. Tu ouvres Google Chrome, tu tapes Google Trend dans le moteur de recherche Google, tu mets des mots-clés et PAF! Google te ressort tout un tas de statistiques en relation avec les mots-clés rentrés. Pour l’occasion, le Petit Ju s’est glissé dans la peau d’un analyste de la CIA afin de tirer des plans sur la comète. Chaud devant.
L’effet merguez
Ce graphisme montre une comparaison du nombre de recherches sur Google entre les termes «Moutier» et Merguez. La limpidité du résultat ne laisse pas planer le doute bien longtemps. En 2011, la popularité de la Merguez a définitivement pris l’ascendant sur la cité prévotoise. Ce graphe est révélateur d’un malaise bien présent au sein de la cité prévotoise; le complexe de la mairegueze. La saucisse a plus d’intérêt que les 8000 âmes prévotoises. L’intérêt pour Moutier chute doucement mais sûrement depuis 2007. C’est grave docteur? Le point de non-retour se situe en 2011. En 2011, le FC Moutier 3 s’est incliné face au FC Val-Terbi 3 sur le score de 4 à 2. Coïncidence? Sûrement pas.
Paris, ville de l’amour
Ah, Paname (soupirs). Ville lumière, ville de l’amour. Le mois de novembre n’aura pas été tendre avec toi, Paris. Le 14, les recherches sur la capitale française ont atteint le summum de l’optimum du climax. Le 14 novembre, le jour où la courbe Google Trend parisienne prend des airs de tour Eiffel. Merci qui? Merci les potes à Jawad. On ne va pas refaire l’histoire, BFM le fait très bien. Néanmoins, malgré ses airs tragiques, cette courbe est des plus optimistes. Après avoir tutoyé les étoiles, la situation est revenue à la normale une petite semaine plus tard. Une fois l’excitation, la courbe est rentrée dans le rang. Et bien oui, à chaud c’est sympa ces attentats, Darius a des choses à raconter et on est plus obligé de parler météo devant machine à café. Mais Noel c’est tout de suite, il faut penser aux cadeaux. Et il a neigé aussi. Et puis bon, il parait que le survivant de cette bande de musulmans terroristes s’en est allé manger des moules-frites, une fois. Après Beyrouth, Paris, Bruxelles, Tunis, WHO’S NEXT?
De la coke et des putes
Pour ce graphique, on a filtré le résultat en ne prenant en compte que les recherches émises depuis le territoire suisse. Et oui cher ami, tes habitudes de consommation n’échappent pas au géant californien. Qu’on se rassure, le Suisse moyen préfère nettement le fromage à la coke et au caviar. Malgré une grosse frayeur en 2008 ( la crise banquaire et ses apôtres aux parachutes dorés y-est-elle pour quelquechose?), l’écart entre le fromage et le vice n’a cessé de se creuser. Sans se tromper, on est en mesure d’assurer que le consommateur suisse lambda est un homme simple, qui vit d’air pur et de fromage frais. Bien loin du banquier des bords de la Limmat, le Suisse n’a pas succombé au paradis artificiel. Gourmand, il ne se complait pas dans la luxure. Le Suisse, un homme authentique. Un homme droit. Un homme de goût. Le Suisse, ultime rempart face à la perversion capitaliste.
Le pic à fondue du mois de juin
La fondue, le sang de l’helvète. Une légende raconte que dans tout bon suisse qui se respecte, une dose non négligeable de gruyère coupé au vacherin coulerait dans ses veines. Au delà des contes et légendes, Google Trend nous en dit beaucoup sur notre rapport à l’institution gastronomico-nationale. En hiver, la courbe de recherche sur la fondue s’envole. Quoi de plus normal? L’hiver est synonyme de nez bouché, de glissades incontrôlées, de dépression, de suicide. L’hiver, c’est la mort. Face à la morosité ambiante, quoi de mieux qu’une petite fondue en société pour se mettre du baume au coeur! Haut les coeurs! Mais le fait le plus marquant dans ce graphique est le pic du mois de juin. Chaque mois de juin, les recherches sur la fondue pointent de manière régulière. Que se trame-t-il vraiment derrière cette anomalie statistique? Le mois de juin serait-il synonyme de nostalgie pour les amateurs de fromage fondu? Le fromage fonderait-il tout seul sous les rayons de soleil estivaux? Et quid du lobby fribourgeois du vacherin? Affaire à suivre.
Après avoir lu cet article, j’y penserai à deux fois, avant de passer par google pour commander cocktails « explosion de fraîcheur » et colliers de fleurs hawaïennes au Aloha’kbar.