Portrait
Duja vu

«Bonjour Madame, pour Couleur 3, avez-vous déjà eu une expérience avec un poney?» Que celui qui n’a jamais, ne serait-ce que souris à un des fameux micros-trottoirs du plus célèbre des expatriés prévôtois, j’ai nommé Patrick Dujany, me jette la première pierre. Cela fait presque 20 ans que l’animateur de Couleur 3 nous fait marrer avec ses pitreries radiophoniques. Le Petit Jurassien ne pouvait décemment pas passer à côté d’une rencontre avec l’Ambassadeur jurassien le plus emblématique de tout l’Arc Lémanique.

Par RM, le 06.12.2013 - Ed. 6

On l’adore ou on le déteste, il en fait rire certains, d’autres lui colleraient bien quelques baffes. Ce qui est sûr c’est qu’il ne laisse personne indifférent, c’est le moins qu’on puisse dire. Retour sur le parcours des plus atypiques d’un garçon de notre coin de pays qui l’est tout autant.

Duj’apprend

Contrairement aux idées reçues, Patrick Dujany n’est pas né à Moutier mais bel et bien dans le canton de Vaud, à Montreux, le 12 octobre 1972. C’est deux ans plus tard qu’il débarque dans la petite cité prévôtoise avec ses parents, qui sont venus reprendre un bar bien connu à l’époque: Le Las Vegas. Le petit Patou fait ses classes comme tous les enfants de son âges, tout d’abord au Clos, à l’école primaire, puis à l’école secondaire de Moutier. C’est un enfant sans histoire, intelligent, cultivé et passionné de sport. Il joue d’ailleurs pendant des années au sein du FC Moutier et pratique la course à pied avec assiduité.

Ayant terminé sa scolarité, il s’inscrit au gymnase des Alpes, à Bienne, projetant d’entamer une carrière dans le milieu littéraire ou socio-éducatif. Entre-temps, et c’est bien normal à son âge, il délaisse peu à peu le sport pour profiter des sorties avec les amis. C’est à ce moment-là qu’il fait ses premiers pas comme musicien-chanteur au sein de son premier groupe, une formation rock du Cornet: Les Defender, groupe qui connaîtra un petit succès régional, avec quelques concerts, notamment au pub du Moulin à Moutier, tenu à l’époque par ses parents. Abandonnant complètement le sport pour la musique, il crée, avec quelques amis des Breuleux, son deuxième groupe, bien nommé, Difficult to Cure, qui aura un succès bien plus retentissant que son premier projet, avec la sortie de quelques démos et albums, et surtout des concerts mémorables.

Malgré le succès rencontré par le groupe, cela ne suffit pas à en vivre et il faut bien trouver le moyen de nourrir son homme. Mais Duja se tâte et n’est pas encore certain de la direction que doit prendre sa vie professionnelle. Après un passage éclair chez Régenove, il est engagé comme animateur socioculturel pour le centre de jeunesse de Moutier. Une période dont il se souvient avec nostalgie même s’il le reconnaît lui-même il n’était pas fait pour ce job, étant quelques fois, plus gosse que les gosses!

Après quelques temps à faire des petits boulots à droite à gauche, sans jamais trouver réellement sa vocation, la chance va lui ouvrir les bras. Son père, qui est tombé par hasard sur un concours dans le matin lancé par Couleur 3 pour rechercher de nouveaux animateurs, l’inscrit sans tarder. Etant tenancier du Help, à ce moment-là, le père Dujany travaille en étroite collaboration avec notre Tchiggyd’up nationale, Dj résident, de son état. Et c’est ce dernier qui va aider Patrick à préparer son audition et sa cassette de démo pour sa postulation. Après quelques jours d’essai sur place, aux studios de la Radio Romande, notre Dujany est officiellement engagé comme nouvel animateur de Couleur 3. Joli parcours pour celui à qui un directeur de radio à dit un jour qu’il ne ferait jamais ce métier!

Du-Java

Et voilà presque 20 ans, 16 ans pour être exact que Duja travaille d’arrache pied sur la 3 pour nous trouver toujours plus de sujets improbables, d’histoires rocambolesques, et de débilités vocales. Et qu’en est-il de l’avenir? Et bien justement, à bientôt 40 ans, des projets, on peut dire qu’il n’en manque pas. Déjà avec son groupe actuel, MXD, qui cartonne toujours autant partout où il passe et qui continue de se produire régulièrement sur les scènes suisses. On peut également l’entendre tous les jours, sur la 3, dans son émission, «Que de la Radio», de 10 h à midi, dans Krakoukass l’émission métal de Couleur 3 le dimanche soir, ou encore dans ses diverses chroniques comme «Revue de stress», «les micros-trottoirs», etc. De plus, Duja envisage prochainement de passer de la voix à l’image avec une émission de télé sur la Télévision Suisse Romande. Affaire à suivre! Et comme si ça ne suffisait pas il est en train d’écrire un roman, qu’il nous avoue, penser appeler: «Les Ecorcheresses». Tout un programme!

Duja, c’est un petit peu de chacun de nous au final. C’est l’image du prévôtois, du jurassien exilé, mais qui à su emporter un bout de son pays dans ses Doc Martens. Un amoureux de sa région, parfois vraiment génial, parfois vraiment casse-couille, souvent moqueur et surtout…toujours d’attaque pour une p’tite mousse. Un pur prévôtois je vous dis!

On ne pouvait terminer ce portrait sans s’amuser, une fois n’est pas coutume, à prendre Duja à son propre jeu et à lui poser une série de questions indiscrètes et/ou ridicules. Il s’est volontiers prêté au jeu et nous le remercions.
 


Retrouvez l’intégralité des questions réponses à Duja:

PJ: Comment tu es arrivé à couleur 3 et est-ce que c’est ce que tu as toujours rêvé de faire comme job?

Duja: Je suis arrivé sur la 3 en 96 suite à un concours auquel mon père m’avait inscrit. Je stagnais au Papillon à boire des binches avec le theutheu et les Fils de Saint-Randoald, fallait donc une impulsion. Sinon j’aurais bien fait cascadeur, journaliste ou écrivain, voire rock-star.

PJ: Si tu n’avais pas fait ça tu aurais fait quoi comme job?

Duja: Je me serais inscrit à l’AI, ou cadre à l’UDC.

PJ: En tant qu’ancien animateur du centre de jeunesse de Moutier, quel est ton meilleur et ton pire souvenir?

Duja: Les soirées dansantes lors desquelles les gamins fumaient des schpeuts et picolaient. Je ne savais pas du tout comment les empêcher vu que j’étais moi-même sur Mars. De braves gosses mal éduqués mais plutôt bonnards. Le mauvais souvenir c’est le refus du budget municipal en 1996. A cause de cela je n’ai pas pu poursuivre ma formation-emploi à l’IES de Genf.

PJ: Quel est la pire chose que tu aies dite à l’antenne? Et sur une scène lors d’un concert?

Duja: C’est au public de juger, moi j’ai toujours l’impression d’être diplomate et délicat. Bon, en même temps si je dis des horreurs, c’est tard la nuit et comme je ne m’en souviens pas, je m’en tape le coquillard!

PJ: Qu’est-ce que tu aimes le + quand tu reviens à Moutier?

Duja: La cuisine et la gentillesse de ma maman que j’aime plus que tout!

PJ: Quel est ton endroit préféré à Moutier et pourquoi?

Duja: Avant c’était le Lötschberg, mais depuis qu’il a fermé je suis perdu. J’aime bien aller me promener sur Grandval, ça me rappelle la maison de mes grands-parents Claire et Marius. Sinon les Ecorcheresses ça me branche bien aussi. Ça devrait être le titre de mon premier roman si j’arrive à l’achever…

PJ: Ton meilleur et ton pire souvenir de concert avec Difficult et MXD?

Duja: Avec Difficult on avait joué à Bellelay devant plein de gens bizarres. En même temps s’appeler Difficult to Cure (difficile à soigner) et jouer à Bellelay c’était un peu comme un aboutissement. Le pire concert avec MXD c’était à Moutier lors de ce truc de vélos (Electrochoc ndlr) on m’avait refusé une bière à 5 h du mat’ dans un stand et je crois que ça s’était pas trop bien fini. Mes plates excuses à la jeune fille qui s’était ramassé une bière dans la gueule. Tiens j’en avais donc encore une dans la main, dis…

PJ: Tu es maire de Moutier demain, tes premières décisions?

Duja: Je vais enfin dans une émission de Duja sur Couleur 3. Zuber est le seul politicard qui m’ait snobé en Suisse Romande durant toute ma carrière avec Burkhalter. Faut dire que ce sont deux radicaux pas rigolos. Même si le Maxime prétend être de gauche personne n’est dupe… il va moins faire le malin quand je me présenterai à la mairie lors des prochaines élections…

PJ: C’est pas trop dur au milieu de tous ces vaudois?

Duja: Ben si, surtout que les Vaudois sont d’anciens Bernois…

PJ: Si tu étais une insulte, une maladie, une guerre, une femme: tu serais?

Duja: Une insulte: Blocher! Une maladie: l’amour. Une guerre: du feu! Une femme: Lolo Ferrari.

 


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