Dernier exploit en date, sous la dénomination de Crémines bouge, n’a-t-on pas vu ce village tenir la dragée haute aux grandes agglomérations régionales que sont Moutier, St-Imier et la Neuveville? Rappelons que le défi est organisé par la Coop dans le cadre de «La Suisse bouge», la plus grande manifestation d’activité physique pour tous, sportifs ou non, grands, gros, petits secs, dames, enfants, etc. et met aux prises, amicalement, des communes et des villes en comptabilisant des minutes de sport. Et bien, nos gens de Crémines y ont montré un engouement extraordinaire, faisant rejaillir gloire et louanges sur leur coin de pays. Une manière aussi d’exalter leur nouvelle place de sport inaugurée il y a à peine deux ans et dont ils sont légitimement fiers.
Voir Crémines et jouir
Au niveau de l’infrastructure, peu de villages peuvent se targuer d’être équipé comme Crémines. On pourrait y vivre en autarcie grâce à ses commerces: son alimentation, sa boucherie et sa boulangerie. Ses restaurants, au village, au zoo ou en altitude, ses bars pince-fesses, son poulailler, son industrie variée, ses artisans, son écurie et ses chevaux, son home, sa gare, font de ce village une entité bien équipée.
On peut se balader sur toutes les montagnes environnantes pleines de ce charme typique à l’Arc jurassien. Une virée au Gore Virat et son Raimeux ou au sentier nature didactique, mettre ses bouteilles au frais dans la Rauss ou le Gaibiat, raviront l’amateur. Visiter les grottes chères aux spéléos ou le Creux de glace, grimper un peu et découvrir la vallée en laisseront plus d’un pantois. L’idéal pour un tourisme doux, comme une visite dépaysante au fameux zoo Siky Ranch.
Une animation délirante
A Crémines, on sait conjuguer le terme bénévolat à toutes les sauces. C’est dû d’abord aux sociétés villageoises: hockey, tir (300m et pistolet), dart, ski-club, confrérie St-Hubert, gym (parents-enfants, volley, fitness, jeunesse, gym-elles) ainsi que la fanfare (jumelée avec Perrefitte et Court). Tous ces gens aiment leur village et le font vivre de manière originale en y organisant des manifestations courues par nombre de gens de l’extérieur. Signalons entre autres la fête du Grandval, qui a lieu tous les deux ans, la fête de la courge chaque automne, le marché de Noël, un des premiers de la saison, ainsi que plusieurs animations tout au long de l’année. Notons encore qu’un lancer de la godasse a remplacé la traditionnelle course aux œufs.
Une anecdote ancienne mérite d’être citée: le 1er avril à Crémines, il fallait être vigilant et ne rien laisser traîner autour de sa maison. Sinon, tout objet se retrouvait emmené sur la place du village et entassé pêle-mêle. Bien sûr, certains bougonnaient, d’autre en riaient.
Bon type et altruiste
Evoquer Crémines sans citer quelqu’un aurait été pure gageure. Plutôt que de s’arrêter sur un politique ou une personnalité historique qui a marqué l’histoire, préférons un citoyen lambda qui représente cette masse laborieuse et bénévole qui fait la réputation du bled. Didier Ziehli, dit Didou, 42 ans, en est l’émanation même. Rien que pour faire plaisir, ce commerçant en fromage et alimentation, cuisinier de formation, aux allures bonhommes, ne rechigne pas à l’ouvrage. Président du hockey club local, entraîneur de la deux du FC voisin Belprahon, membre du comité de la fête du village et de Crémines bouge, il n’hésite pas lors des frimas hivernaux, à gicler des mètres cubes d’eau sur la patinoire naturelle, quitte à s’envoyer force thé rhum pour se réchauffer après ce travail glacial. Les mômes et les parents disent merci qui?
Après ces quelques considérations sur la patrie des Gobat et des Gossin, espérons que les habitants d’autres lieux auront à cœur d’imiter ces «Bavous» et que convivialité rime avec fierté d’appartenir à de petites entités villageoises. Qué ouais?
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