On peut dire ce qu’on veut sur la région, au niveau radiophonique, on est servi comme des rois. Entre RFJ pour le canton du Jura, RJB, pour le Jura-Bernois et RTN pour les monts et plaines neuchâteloises, l’offre est belle et bien fournie. C’était sans compter sur la petite dernière du groupe BNJ propriétaire des 3 radios régionales, Grrif, une radio faite pour et par les jeunes, et qui promet de déchirer ta routine! Ambitieux!
PRRésentation
Tout d’abord, le nom, qui pour beaucoup, peut paraître mystérieux. Non, ce n’est pas le Groupement pour un Rock’n’Roll Indépendant Féminin. Ce n’est pas non plus le Gallinacé Rétro-actif Rudimentaire Infirme et Facétieux. Non, en réalité l’association des lettres n’a pas de sens propre, mais cherche plutôt à évoquer l’idée de quelque chose d’incisif, de tranchant, de puissant, rapide et efficace. Et qu’en est-il du désormais fameux double R? Sur ce point, les théories les plus folles vont bon train. Certains disent que c’est pour rappeler l’accent régional qui tend, comme on le sait, à souligner tous les «R», comme dans «Rrrcanvilier». D’autres pensent que ce double «R» signifie simplement Rock’n’Roll, censé rappeler l’esprit de la radio. D’autres encore voient dans ce «RR» un rappel du ronronnement d’un félin, ce qui nous ramène à la griffe. Bref, là encore, il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses: le double «R», grrrrrr… ça Grrif!
PRRogRamme
Après avoir bien analysé le nom, vous pouvez vous aventurer dans la programmation. Car pour comprendre le sens de cette dernière, il faut avant tout comprendre la philosophie de cette jeune radio et le message est plutôt clair: Déchire ta routine! Certes l’idée est tentante mais concrètement, comment vont ils s’y prendre? La réponse tient en deux phases.
D’abord grâce à une programmation musicale clairement rock et extrêmement efficace, à en croire les premiers échos de la «vox populi». Une programmation rock oui, mais au sens large du terme: Grrif ne tient pas à s’imposer de limite musicale, et pourra tout autant diffuser des vieux classiques comme les Stooges, les Who, que des nouveautés comme Shaka ponk ou The Black Keys, et même pourquoi pas du Hip-Hop, du reggae, de l’électro, dans la mesure où le titre dégage une énergie «rock».
Ensuite, en proposant des concepts d’émissions totalement novateurs et décalés et en essayant de traiter l’actualité de manière totalement différente.
En clair 3 émissions quotidiennes: «Le gRRand débaRRquement», de 6 h à 9 h, émission matinale d’information et de divertissement avec beaucoup d’intervenants, d’énergie et de bonne humeur. «Château Valmont», de 11 h à 13 h, l’émission dont vous êtes le héros, un jeu radiophonique totalement décalé, via les réseaux sociaux. Et enfin «Cambouis en Buick», de 15 h 55 à 18 h, un voyage en voiture complètement barré. Quelques programmes hebdomadaires viennent compléter cette grille avec entre autre, «Mi casa es su casa», une émission qui donne la parole aux communautés étrangères, «Djset», qui permet aux DJ régionaux de passer leur sélection pendant 1 h, «Xylostome», qui réveille les fêtards à la gueule de bois le samedi matin et enfin Zérogène, une émission érotique pour les plus coquins d’entre vous.
Il est clair, vu l’accueil qui a été réservé à la petite dernière, que la région manquait cruellement d’une radio pour sa plus jeune population. Certes, chez nous on écoute plutôt Couleur3, surtout que l’Duja vient d’ici, et qu’un jurassien qui «sème la merde» dans les rues de Lausanne, ça nous fait tous rêver. Mais là ou Grrif frappe un grand coup, c’est que loin de copier un concept «Couleur3», la petite chaîne au double «R» propose quelque chose de totalement différent, d’inattendu. Certes, même si ce n’est pas toujours tout à fait au point, on sent bien que chacun va prendre ses marques, autant les animateurs que les auditeurs. Mais le concept reste novateur et gageons qu’il tiendra ses promesses.
Bref, il faut bien que jeunesse se passe!